Une initiative transformatrice
Un contexte porteur
Nous sommes en 2014 lorsque les trois personnalités qui vont lancer le projet Akon Lighting Africa, le chanteur sénégalais Akon, l’activiste mobilisé en faveur de la jeunesse Thione Niang et l’entrepreneur Samba Bathily, se rencontrent et décident d’unir leurs forces et leurs réseaux autour d’une initiative transformatrice avec une ambition affichée : réussir à éclairer l’Afrique. Ce sera Akon Lighting Africa, campagne de sensibilisation lancée par Solektra.
Nombreux sont ceux qui s’interrogent au début, pensant la tâche insurmontable ou s’étant tout simplement résignés à ce que 600 millions d’africains vivent pour toujours dans le noir une fois la nuit tombée. Les trois porteurs du projet sont, eux, attentifs à des indicateurs clé. Ainsi de la baisse du prix des cellules photovoltaïques composant les panneaux solaires, qui a chuté de 6 dollars/Wp en 2009 à 0.4 dollars en 2015 ; l’émergence progressive d’une industrie de la clean tech qui commence à regarder l’Afrique comme un terrain d’opération prometteur ; ou encore la volonté a volonté de certains décideurs africains, issus du secteur privé comme du secteur public, de changer la donne – car sans énergie il ne peut y avoir de développement. Le groupe des leaders africains pour l’énergie se dessinent à Davos en janvier 2015 ; sous la direction de Seyni Nafo, le groupe des négociateurs africains pour la COP 21 – celle qui a vu naitre l’Accord de Paris sur le Climat – parvient a définir des positions communes pour faire entendre les besoins de l’Afrique ; l’agence internationales des énergies renouvelables réédite son atlas des renouvelables pour l’Afrique, soulignant l’opportunité que représente le continent dans ce domaine ; aux Etats-Unis, l’agence de développement américaine USAID lance Power Africa avec le soutien du Président Barack Obama, et c’est un Africain, Kandeh Yumkella, qui dirige alors au sein des Nations-Unies le projet Sustainable Energy For All pour atteindre le 7eme Objectif de Développement Durable – accès à une énergie propre pour tous. Les conditions sont ainsi réunies pour que le message porté par Solektra puisse rencontrer un véritable écho.
Une opportunité pour l’Afrique
D’emblée, le projet de Solektra vise le développement d’une capacité de production en Afrique, et l’initiative Akon Lighting Africa sera le vecteur d’un message fort : non seulement l’Afrique peut être éclairée grâce aux renouvelables, mais elle peut également construire un avantage concurrentiel dans ce domaine. Le projet d’électrification solaire lancé par Solektra est un projet lancé par des africains qui connaissent bien les réalités du terrain : les lampadaires fabriqués à l’étranger ce qui réhausse le cout des projets ; la nécessité de fabriquer localement pour mieux tenir compte des spécificités de chaque pays et adapter les produits aux besoins et non l’inverse ; l’enjeu dramatique de l’emploi des jeunes à qui il faut donner des perspectives sous peine d’en voir toujours plus mourir en Méditerranée.
Au-delà de la production en local des solutions solaire, les promoteurs du projet et notamment Samba Bathily, imaginent ce qu’on appellera des projets ‘énergie +’ : énergie + agriculture et irrigation, énergie + accès à l’eau, énergie +éducation. La campagne de sensibilisation Akon Lighting Africa sera un moyen de montrer que ces projets ne sont plus seulement des hypothèses de travail, mais les objectifs vers lesquels doivent converger tous les acteurs concernés – gouvernements, autorités en charge de l’électrification rurale, partenaires privés.
Un besoin de sensibilisation
Akon Lighting Africa, au final, c’est avant tout une campagne de sensibilisation et de mobilisation – avec une stratégie bien spécifique. Il s’agit de mettre en avant des projets pilotes, afin d’apporter la preuve que le solaire peut être une vraie solution. En effet, à l’époque où le projet commence, les solutions solaires sont considérées comme onéreuses, techniquement complexes à installer et à maintenir, en un mot, des équipements plus adaptés au pays développés qu’aux pays en développement.
A qui vont s’adresser Samba Bathily, Akon et Thione Niang ?
- Aux populations africaines tout d’abord, en leur démontrant à travers des projets qu’il est désormais possible de s’éclairer, de se rafraîchir, de travailler grâce à une énergie propre.
- Aux autorités publiques, pour les inviter a considérer les solutions solaires dans leurs appels d’offre et leurs plans d’électrification rurale.
- Aux organismes de financement – banques, organismes de crédit, banques de développement, bailleurs internationaux, fonds privés – pour les inviter à augmenter le volume de leurs investissements en Afrique sur des projets renouvelables, et à structurer en conséquence des opportunités suffisamment grosses pour être attractives.
- Aux médias, pour leur demander d’aider à repositionner la question de l’accès à l’énergie en Afrique en haut de l’agenda politique international
- Aux partenaires techniques, pour imaginer des schémas innovants permettant de déployer des équipements rapidement en offrant aux gouvernements concernés des modalités de financement adaptées à leur capacité de paiement.
Les enseignements
Deux autres enjeux ont également été mis en lumière. D’abord, celui de l’ordre de priorité. En Afrique, et compte tenu qu’à l’époque 70% de la population vivait en zone rurale (ce chiffre est passé aujourd’hui à 65%), faut-il se concentrer absolument sur le déploiement du grid depuis les villes jusqu’aux campagnes ? Les solutions offgrid ne doivent-elle pas concentrer davantage l’attention des décideurs publics et privés – et les investissements disponibles ? Second enjeu, la durabilité des équipements retenus – qui dépend non seulement de la qualité des matériaux initiaux mais aussi et surtout de la maintenance. C’est aux acteurs du secteur de sensibiliser les autorités publqiues. Mais c’est aux autorités publiques, auxquelles revient toujours le dernier mot, de décider aussi d’investir sur ce volet au-delà de l’achat de lampadaires ou de candélabres publics – et, en faisant par exemple le choix du solaire, de faire en même temps le choix de créer des emplois, pour la nouvelle génération.
Solektra a su aussi démontré sa capacité à faire venir en Afrique des partenaires internationaux reconnus, tels que Sunna Design, reconnu pour sa technologie dans le domaine des batteries de lampadaires solaires, l’association des 20 régions d’action pour le climat qui monte un fonds dédié aux infrastructures renouvelables en Afrique (Sub national Climate Fund for Africa), ou encore des partenaires techniques comme Tata Transformation Communications Services intéressés au déploiement de solutions digitales et de e-services.
Multi-Industries veut également fonctionner en parfaite synergie avec l’académie du Solaire Solektra, et l’usine de Diamniadio comprend déjà une salle réservée aux formations ; un bureau d’études sera également opérationnel à partir de septembre 2020 pour élaborer de nouvelles solutions toujours plus en phase avec les besoins des consommateurs africains.
Solektra Academie Solaire